En France, le capital risque bat des records de croissance
La rédaction de Questions de transformation- 13 septembre 2019
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Selon le dernier baromètre EY, 2,79 milliards d'euros ont été levés pour 387 opérations au premier semestre 2019, avec un montant moyen de 7,2 millions d'euros. En à peine six mois, les fonds mobilisés ont dépassé de 200 millions les montants levés durant toute l'année 2017. « L'émergence de ces tours de table très significatifs a aussi eu pour conséquence de propulser plusieurs scale-up, dont Doctolib, Ivalua, à la porte du club très privé des licornes, portant ainsi à sept nos prétendants potentiels », se félicite Franck Sebag, Associé EY en charge du secteur Fast Growing Companies Western Europe & Maghreb.
En effet, les tours de table supérieurs à 50 millions d'euros ont fortement progressé au premier semestre, pour atteindre 37 % des sommes levées par les jeunes entreprises tech, contre 18 % au précédent semestre. Grâce au Baromètre EY, Business Insider a dressé le Top 10 des startups ayant réalisé les plus grosses levées de fonds entre janvier et juillet. Meero, plateforme de mise en relation entre photographes et clients, arrive en tête avec 205 M€, suivie par Doctolib (150 M€) et Ynsect (110,5 M€), spécialiste de l'élevage d'insectes et de leur transformation en ingrédients à destination des animaux domestiques et d'élevage.
Avec + 43 % de fonds levés, la French Tech est parvenue à distancer l'Allemagne, « mais le Royaume-Uni, malgré la perspective du Brexit, fait encore mieux sur tous les plans », explique La Tribune : « Son secret : sa capacité à générer de gros "exits", qui alimentent l'écosystème en liquidités, ce qui reste le gros point faible de la France. Avec 5,29 milliards d'euros levés en six mois, le Royaume-Uni pèse à lui seul la moitié des investissements européens du semestre, qui atteignent le montant record de 10,55 milliards d'euros. »
Dans le numérique, Daniel Cohen, directeur du département d'économie de l'École normale supérieure, voit la colonne vertébrale d'une société postindustrielle où les services jouent le rôle primordial. Dans un entretien aux Echos, le membre fondateur de l'École d'économie de Paris estime que, « avec des taux d'intérêt négatifs, c'est le moment de relâcher la politique budgétaire pour financer l'investissement et l'innovation ». Pour l'économiste, « le numérique entraîne certes une dépense d'énergie importante, de l'ordre de celle des transports aériens, mais c'est moins lourd que celle du vieux monde industriel ».