Julie Chapon change notre manière de faire les courses
La rédaction de Questions de transformation- 17 mai 2019
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Avoir une bonne raison de se lever le matin, c'est
ce qui manquait à Julie Chapon jusqu'à ce qu'elle rejoigne les frères Benoit et
François Martin dans l'aventure
Yuka.
Début 2016, celle qui accompagne alors les entreprises dans leur transformation digitale en tant que consultante chez Wavestone gagne
le concours du Food Hackathon à la Gaîté Lyrique.
« À ce moment-là, je ne me sentais pas de lâcher
mon emploi,
mais j'y ai trouvé du sens et cela a provoqué en
moi une réaction », se
souvient-elle dans
Le Figaro Madame. Pendant six mois, le trio bosse
soirs et week-ends pour développer une application qui, deux ans plus tard, a
changé la manière dont les consommateurs font leurs courses en grande
surface : armés d'un smartphone pour se repérer dans la jungle des
étiquettes alimentaires. En juin 2016, la trentenaire participe au Parcours Entrepreneur de Ticket for Change,
c'est le déclic. Elle est confortée dans l'idée de «
tenir vraiment un truc ». Celle que l'association
StartHer a placée en tête de la liste des femmes à suivre en 2019 décide de
démissionner, au grand étonnement de son entourage. En janvier 2017, Yuka
est lancée avant d'être auréolée par La Fabrique Aviva, puis la bourse
FrenchTech BPI. Aujourd'hui, l'application gratuite permettant de scanner les
produits alimentaires et d'obtenir une information claire sur leur impact sur
la santé compte 8,8 millions d'utilisateurs,
scanne 2 millions de produits chaque jour (450 000 produits
alimentaires référencés et 150 000 pour les cosmétiques), reçoit
quotidiennement entre 2 000 et 3 000 contributions. Et son blog
attire entre 1 et 1,5 million de visiteurs uniques par mois. C'est bien
simple, la diplômée de l'EDHEC a signé l'un des plus gros succès des startups françaises touchant le grand
public. En charge de la communication et de la création de contenus de Yuka,
cette adepte du zéro déchet a accepté de passer 18 mois sans aucune
rémunération, «
parce que j'ai
toujours fait attention à ce que je mange et que ce projet me porte »,
confie-t-elle aux
Echos. Malgré un passage au sein de Station F, la startup refuse toujours de
lever des fonds en capital-risque pour accélérer sa croissance et ne parle
jamais de rachat. Elle envisage en
revanche de devenir payante en proposant d'autres fonctionnalités, dont un mode
hors ligne accessible ou des alertes personnalisables. Ce qui compte le plus
pour Julie Chapon, c'est que, comme elle le confiait à
Business O Féminin, «
les industriels ont pris conscience que les gens voulaient
consommer des produits plus sains. Peu à peu, ils suppriment les additifs les
plus controversés des listes d'ingrédients, réduisent les taux de sucre, de sel ».